« Les ombres d’un monde fermé »
(Titre du premier chapitre de Fratelli Tutti)
Sr. Evelyn Eckhardt Fille de la Sagesse
Etats-Unis
La pandémie actuelle nous a plongés encore plus profondément dans l’obscurité décrite dans ces mots puissants du pape François. Inhérent à la souffrance humaine universelle causée par la pandémie réside un choix fondamental. Vivons-nous comme des individus isolés ou agissons-nous comme des frères et sœurs pour tous « là où il n’y a qu’un seul NOUS » ?
Au cours de l’année 2020, ici aux États-Unis, nous avons vu d’innombrables images de personnes qui s’entraident et trouvent des moyens créatifs de rester en contact tout en maintenant une distance de sécurité. Nous avons reconnu le service des travailleurs de première ligne dans le domaine des soins de santé et des services alimentaires et les avons remerciés à profusion. Nous avons fait des courses pour les voisins âgés et fait des dons aux banques alimentaires qui aident ceux qui ont perdu leur emploi. Nous avons utilisé ZOOM pour être en contact avec notre famille et nos amis et nous sommes restés devant les fenêtres pour saluer les personnes confinées chez elles et celles qui se trouvent dans des établissements de soins spécialisés.
Dans le même temps, ici aux États-Unis, la pandémie a mis en lumière la profondeur des disparités raciales et économiques endurées par notre peuple de couleur. Elle nous a également mis face à de multiples exemples de la façon dont notre ancienne administration à Washington, DC, s’est retirée de la collaboration avec la communauté mondiale au sens large.
Maintenant que la nouvelle administration est entrée en fonction le 20 janvier 2021, nous avons à nouveau l’occasion, en tant que nation, d’évaluer notre position dans la communauté mondiale. Nous espérons que les paroles du président Biden deviendront réalité : «Nous ne dirigerons pas seulement par l’exemple de notre puissance [mais] par la puissance de notre exemple.» Nous espérons une collaboration renouvelée au-delà de nos frontières sur les questions cruciales de notre époque qui touchent l’ensemble de la famille humaine.
En tant que Filles de la Sagesse ici aux États-Unis, nous nous engageons, avec d’autres membres de la «Leadership Conference of Women Religious», à faire notre part pour lutter contre le racisme systémique si répandu dans notre société. Nous sommes de plus en plus conscientes des avantages de notre « privilège blanc » et de la façon dont nous avons été complices de la discrimination raciale qui sévit dans notre pays. En outre, nous continuerons, dans la mesure du possible, à offrir une aide financière aux personnes qui en ont particulièrement besoin dans nos ministères. Lorsque nous deviendrons éligibles, nous recevrons le vaccin Covid pour le bien commun et nous soutiendrons ceux qui travaillent pour assurer la disponibilité de la vaccination dans le monde entier.
Pour l’avenir, nous trouvons de l’espoir dans la prise de conscience croissante du fait que l’accent mis par notre culture sur l’indépendance décourage l’interdépendance essentielle à la survie de la communauté mondiale. Il ne fait aucun doute que cette époque appelle des efforts continus pour réaliser le seul « Nous » des frères et sœurs bien-aimés dans le monde entier.
Puissions-nous trouver dans la Sagesse le chemin qui nous permettra de concrétiser la vision exprimée dans les mots de la jeune poétesse Amanda Gorman lors de la cérémonie d’inauguration :
«. . . Quand le jour arrive, nous sortons de l’ombre
en feu et sans peur
L’aube nouvelle s’épanouit au fur et à mesure que nous la libérons
Car il y a toujours de la lumière,
si seulement nous sommes assez courageux pour la voir
si seulement nous sommes assez courageux pour l’être.»
