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14/04/2021

Terre Mère

Fr Darwin Orozco, OFM Capucin –
Coordinateur de la Commission JPIC à la Conférence des Religieux de l’Équateur

Chère terre, tu es ma mère, tu m’as vu naître et grandir dans le Chocó Andino, à Nanegalito, où dans la culture ancestrale les Yumbos devaient vivre en harmonie avec la création. Je te remercie pour une terre merveilleuse habillée de fleurs et tissée de fils d’argent pour ses innombrables cascades, avec une flore et une faune abondantes uniques au monde. Clotilde, aussi ma chère maman, tu étais particulièrement passionnée par les orchidées, merci de nous apprendre à aimer et à prendre soin de la création. Je me souviens que chacun de tes enfants avait un ou deux mètres de terrain devant la maison pour faire pousser des roses, des dahlias, des œillets, des géraniums ou autres plantes ornementales et médicinales, c’était notre première école, merci beaucoup!

Aujourd’hui, cela me rend heureux de voir Jésus de Nazareth nourrir les affamés, guérir les malades et de voir la façon dont l’eau, le vent et la mer lui obéissent. Cela me fascine que Jésus prenne des éléments de la nature pour expliquer qui il est, il dit « Je suis »: la vraie vie, le pain vivant, l’eau vive, la porte, la lumière du monde, le chemin. Je me sens identifié avec la mission de Jésus « Allez dans le monde, annoncez la Bonne Nouvelle à toute la création ».

Prendre soin de la terre et de bonnes relations est présent dans la Parole de Dieu. J’aime toujours croire que nous sommes des créatures de Dieu, faites à son image et à sa ressemblance, que le Créateur nous a donné son esprit pour prendre soin et cultiver la terre (cf. Gn 2, 15). Nous devons réimaginer la terre telle que Dieu l’a rêvée.

Le Pape François nous demande d’écouter le gémissement de la terre et le cri des pauvres, il nous dit que la crise que nous traversons est socio-environnementale. Avec l’encyclique Laudato Si ’, il nous invite à contempler « Ce qui arrive à notre maison », et exige de nous l’engagement pour l’eau, met en garde contre la perte de la biodiversité, la détérioration de la qualité de la vie humaine et la dégradation sociale. Il dénonce également l’inégalité planétaire et la faiblesse des réactions. Dans le troisième chapitre, il nous invite à aller à « la racine humaine de la crise écologique » et nous encourage à vivre une écologie intégrale pour assurer une terre digne aux générations futures. Le Pape nous engage à «… accepter le défi de rêver et de penser à une autre humanité. On peut aspirer à une planète qui assure terre, toit et travail à tous »[1].

La Charte de la Terre est née en 1987 au sein de la Commission mondiale des Nations Unies pour l’environnement et le développement, elle se compose de 16 principes fondamentaux en vue du développement durable.

Nous sommes appelés à penser et à agir de plus en plus à partir de l’écologie intégrale dans l’esprit de « Laudato Si ». Ferons-nous nôtre les « Objectifs Laudato Si » (OLS) qui sont une réponse au cri de la terre, au cri des plus vulnérables, et à faire des choix pour une économie, une éducation et une spiritualité écologiques? Il est urgent d’adopter des modes de vie simples mettant l’accent sur l’engagement communautaire. Une participation active au soin de la création aux niveaux local, régional, national et international est essentielle.

Nous pouvons traduire ce soin de la terre en action à partir de petits gestes, mais qui sont de grandes contributions à la planète. Parmi ceux-ci, il y a l’utilisation d’énergies alternatives propres, la mise en place de robinets et de toilettes économes en eau, la collecte de l’eau de pluie, la réutilisation de l’eau à l’intérieur des maisons… le recyclage (déchets, piles, plastiques, bouteilles, canettes) est une tâche vitale et presque inévitable et l’une des actions qui contribue le plus à prendre soin de la terre. Les bacs à compost sont une excellente option pour éviter de générer des déchets organiques polluants et pour obtenir du compost pour les plantes. Nous pouvons penser aussi à la consommation d’aliments sains si possible cultivés par soi-même, la récupération des semences indigènes ou natives pour maintenir la biodiversité des aliments dont dispose chaque communauté et territoire, l’échange de semences (barrières). Tout cela, ainsi que l’achat des produits locaux, qui n’impliquent pas de transferts massifs avec leur consommation correspondante de combustibles fossiles, contribue à prendre soin de la terre. Dans les processus de restauration ou de reboisement des forêts, pensons à utiliser des arbres indigènes.

Nous apprenons et nous devons renforcer la collaboration avec les organisations ecclésiales et civiles qui prennent soin de la maison commune, je n’en cite que quelques-unes: CÁRITAS, le Mouvement catholique mondial pour le climat (MCMC), Red Iglesias y Minería et REPAM.

[1] Fratelli Tutti, n° 127

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