Le 6 novembre 2023, 133 membres de 90 congrégations religieuses se sont réunis à Fraterna Domus, au nord de Rome, en Italie, pour un atelier d’une semaine sur la Protection et la Sauvegarde des Enfants, des Mineurs et des Adultes vulnérables. Étaient présents à cette rencontre 78 religieuses de 51 congrégations et 55 religieux de 39 congrégations. Cet important rassemblement de religieux responsables de la sauvegarde a été organisé par la Commission de Protection et Sauvegarde de l’Union Internationale des Supérieurs Générales et de l’Union des Supérieurs Généraux (UISG/USG).
Au nombre des participantes, nous étions deux Filles de la Sagesse déléguées par la Supérieure Générale, Sr Rani Kurian, et son Conseil. Il s’agit de Sr Doris Mary John, de la Province de l’Inde, et de Sr Sandrale Thomas de la Province d’Haïti. La présence de l’Esprit qui a animé et guidé cette grande assemblée est une preuve manifeste de la vitalité et de la richesse de l’Église caractérisée par sa diversité culturelle. Il existe tant de scandales sexuels et d’allégations émanant de l’Église. Ainsi, la création d’une culture de protection et de sauvegarde des enfants, des mineurs et des adultes vulnérables est au cœur des préoccupations. Dans un tel contexte, très forte fut la réponse des congrégations religieuses et des instituts de vie consacrée à cette formation.
Élaboration d’une Culture de Sauvegarde et Prévention des Abus
Au cours des différentes séances suivies, des informations essentielles nous sont communiquées sur les abus dont sont victimes des enfants, des mineurs et des adultes vulnérables, y compris des religieux et des personnes en formation. Nous avons appris aussi que la prévention des abus est d’une importance capitale et ceci dès la formation et le recrutement. Nous avons également cherché à repérer les possibilités et les lieux où les abus pouvaient se produire. D’où l’obligation de créer une Culture de Sauvegarde basée sur l’élaboration de politiques visant à lutter contre les abus, à protéger et sauvegarder les enfants. Néanmoins, il ne suffit pas de concevoir des documents, il faut aussi bien veiller à leur mise en œuvre, donc à leur application et à leur révision, en tenant compte de la réalité de chaque Entité, de chaque mission ou œuvre. Une séance fut organisée pour explorer les moyens de répondre aux questions liées aux abus ainsi qu’aux allégations, en mettant l’accent sur l’importance du droit civil et canonique, ainsi que sur les soins et le soutien à apporter aux personnes affectées par ces abus.
Échos d’une Douleur Profonde
Parmi toutes les interventions et séances de formation, la plus touchante pour nous fut l’écoute des victimes, notamment d’une femme, une ancienne religieuse. Cette session d’écoute de cette femme racontant son histoire nous fait comprendre la profondeur des blessures que lui a infligées son agresseur et qui a éteint tous ses rêves, basculant ainsi toute sa vie dans la souffrance à un point tel qu’elle se dit habitée par un sentiment de perte. Une des phrases fortes de son récit que nous n’oublierons jamais est celle-ci car elle décrit bien l’enfer que traverse la victime même après la mort de son agresseur :
« Le pouvoir des abuseurs ne disparaît pas à leur mort. »
Du fond du cœur, nous remercions Sr Rani et son Conseil de nous avoir confié cette grande responsabilité et mission de travailler de concert avec elle et ses conseillères pour que la Congrégation fasse de la protection et de la sauvegarde des Enfants, des Mineurs et des Adultes vulnérables une de ses priorités en élaborant dans toutes ses entités un code de conduite répondant de manière spécifique et adéquate à chaque type de mission, de ministère ou d’activité pastorale dans lequel les Filles de la Sagesse sont impliquées.
Sr Sandrale Thomas, Fille de la Sagesse
Sr Doris Mary John, Fille de la Sagesse
